Une heure surprenante pour faire des rencontres [Izumi Shinku]

L'aube était presque à son apogée, colorant ainsi le ciel dans des tons rouges, orangés. On aurait dit que le ciel c'était transformé en un parterre flamboyant tel un feu inoffensif. Ce matin-là, Akimiro se leva tôt et voulut profiter de sa matinée de repos. Elle se prépara, pris son livre qu'elle mit dans un petit sac comme à son habitude puis sortie de sa chambre dans un silence absolu et cela jusqu'à qu'elle soit assez loin des dortoirs pour ne pas déranger ou plutôt réveiller quelqu'un. Devant le bâtiment, elle ne sut pas où aller pendant un instant, puis elle se décida pour aller voir les alentours de l'académie. On lui avait parlé d'un lac. Quand cela lui revint à l'esprit, elle se mit à marcher en direction de celui-ci accompagnée d'une douce brise matinale qui lui paraissait encore endormie. Le soleil se réveillait petit à petit grâce aux chant des oiseaux qui le tiraient de son lit.

Akimiro se baladait et profitait de ce calme qui était à vrai dire rare à certains moments. Elle prit un chemin qui la conduisit rapidement dans un bois, gare aux loups ? Non ils devaient sûrement être en train de dormir à cette heure là. Durant sa promenade, elle ne put s'empêcher de fredonner le premier air qui lui vint en tête pour faire passer le temps. Les bois devinrent denses depuis plusieurs minutes quand tout à coup, à la plus grande surprise d'Akimiro, le bois, comment dire... Il avait littéralement disparu. Il ne restait plus que deux ou trois grands arbres qui trônaient à la lisière de la forêt pour laisser place à une gigantesque pairie en pente.

« Non, je ne vais pas faire ça quand même je ne suis plus une gamine! » se dit-elle.

Elle ne put s'empêcher de faire un peu sa petite fille et voulut s'allonger pour ensuite se laisser rouler jusqu'en bas. Même si elle doutait que quelqu'un puisse être levé à cette heure, elle ne put résister à la tentation et descendit la pente de quelques mètres, se laissant ainsi roulait dans l'herbe. En se relevant, elle ne put s'empêcher de laisser s'échapper un petit rire qui prouvait qu'elle était plus que fière d'avoir fait la gamine. Elle repris ses esprits et aperçut le lac qui se trouvait plus qu'à une centaine de mètres à peu près. Le ciel s'y reflétait comme dans un miroir, les brindilles d'herbes à son bord apparaissaient comme imaginaires. En effet le soleil qui avait enfin montré le bout de son nez teintait le sommet des herbes un doré impassible.

« C'est magifique! »

Éblouie par le paysage ou plutôt par le soleil, elle continua son chemin jusqu'au bord de l'eau et se trouva un petit coin tranquille pour s'asseoir et lire. Cela étant fait elle se trouvait maintenant assise les pieds dans l'eau. Elle prit son bouquin et se mit à le lire pour le reposer cinq minutes plus tard, se laissant ainsi envouter par le clapotis de l'eau et le vent qui s'engouffrait dans la forêt. Cette fois-ci au lieu de fredonner sa chanson, elle la chanta à voix haute sachant très bien qu'elle était une catastrophe au chant mais bon elle était seule. Enfin c'est ce qu'elle croyait.