Quoi de mieux pour une grande musicos qu'une salle réservée à sa passion ?...
Eliana, curieuse de voir quelle tête avait la salle réservée au Club de Musique, était allée y jeter un coup d'oeil. Quoi de plus normal ? Elle aimait la musique plus que tout. Il aurait certainement été idiot de ne pas aller voir la salle de musique non ? Ce serait sans aucun doute une des salles qu'elle fréquenterait le plus durant l'année à venir...
Après avoir poussé la porte, et constaté qu'il n'y avait personne, elle entra et observa la salle... Plutôt vaste, un clavier dans un coin ainsi que quelques amplis par-ci par-là, une batterie et quelques autres "trucs" nécessaires aux musiciens. Les murs étaient blancs et il y avait comme une mini scène dans un des coins de la salle.
La jeune fille se sentait déjà revivre. Au moins, ici, rien ne l'empêcherait de jouer. Elle s'approcha du clavier, passa sa main au dessus des notes, sourit et regarda autour d'elle.
La salle était vide. Un silence inspirant la paix et la sérénité régnait dans la pièce, et Eliana se sentait bien. Sûrement mieux que lorsqu'elle habitait avec ses parents. Elle aimait son père plus que tout. Mais sa mère, qui ne s'était jamais occupé d'elle, lui inspirait un dégoût profond et marqué.
Maintenant, tout cela faisait partie du passé, elle devait aller de l'avant et continuer ses études dans la musique...
Elle posa la basse qu'elle avait sur l'épaule droite dans un coin. Elle l'avait emportée parce que l'envie d'en jouer lui était venue, mais elle n'avait pas voulu déranger Tooya, son voisin de chambre.
Elle essayait parfois de parler un petit peu Japonais, même si c'était difficile. De toute façon, elle serait bien forcée de communiquer. On la prendrait pour quoi sinon ? Une extraterrestre ? Une muette ? Ah non !
Et puis, elle ne voulait pas qu'on la rejette parce qu'elle était étrangère. ça pouvait paraître idiot pour certains, mais c'était ce qu'elle pensait et ce qu'elle ne voulait pas...
Elle se baissa et ouvrit la poche avant de la housse de sa basse pour en sortir deux baguettes. Des baguettes de batterie... Quoi d'autre ? Elle s'approcha doucement de l'imposant instrument et s'assit sur le petit tabouret improvisé qui se trouvait par là...
Elle commença à taper un petit rythme avec la grosse caisse avant d'ajouter le doux bruit des symbales et enfin de la caisse claire...
Que serait un morceau sans le rythme de la batterie ? Tout simplement, Rien. Et c'était pour cela que la jeune fille aimait beaucoup cet instrument. Certes, pour elle, rien n'était plus précieux qu'un piano, un clavier... Mais elle appréciait tous les instruments, quels qu'ils soient. Et cet instrument de rythmique inspirait le respect.
Là... à ce moment précis, elle était dans son monde. Elle avait le sentiment qu'elle pourrait rester ici tout le restant de ses jours, et que pour autant, personne ne pourrait la déranger, et que rien ne pourrait la troubler...